C’est plate à dire (et dur à avouer), mais j’ai récemment réalisé que j’ai fait plusieurs choix professionnels (emplois, mandats, etc) en écoutant mon égo. L’égo c’est simplement « la représentation et la conscience que l’on a de soi-même[1] ».
C’est un concept utilisé en philosophie, en psychologie, en spiritualité et dans plusieurs religions.
Sans entrer dans les détails de l’une ou l’autre des sciences/approches dans lequel l’égo est analysé (car je ne suis ni philosophe ni psychologue), c’est l’angle de l’image que j’aimerais aborder.
Car l’égo c’est l’image qu’on a de soi, l’image qu’on pense projeter ou qu’on projette.
Il est nourri, entre autres, par le regard des autres.
Mon égo. 🤳
Je disais donc que cette constatation d’avoir fait des choix pour « nourrir » mon égo a été un peu dur à (m’) avouer, car je ne me perçois pas comme une personne qui porte une attention démesurée à mon image. Mes valeurs et mes besoins sont assez clairs. Pour n’en nommer que quelques-uns : la famille, le respect, l’authenticité, l’équilibre et la liberté. L’image, le statut, les distinctions, le salaire ne font pas partie de mes priorités/valeurs. En même temps, j’ai besoin d’un environnement de travail dans lequel je me sens valorisée et appréciée. J’aime me sentir utile et savoir que je fais une différence dans le quotidien des candidats, gestionnaires ou collègues. Et nécessairement, par extension, je veux que les gens m’apprécient/apprécient mon travail. Le regard des autres, leur approbation, encouragement, félicitations, appréciation sont donc importants pour moi.
Dans mon cas, quand mon égo prend plus de place que mes autres besoins et valeurs, c’est là que je fais des choix moins alignés, des choix qui ne me comblent pas entièrement ou pas à long terme. Des choix pour faire taire la peur plutôt que pour combler un besoin. Des choix qui ne tiennent pas compte de mon intuition.
L’intuition et ses « red flags ». 🚩
Ah l’intuition! En recrutement, elle fait débat! Libre à vous d’avoir ce débat, mais mon but ici est simplement de relater mon expérience personnelle. Mon intuition donc, je tente de l’affiner, de lui laisser plus de place, de lui faire davantage confiance avec les années. Elle ne m’a jamais déçue ou laissé tomber. Je ne base pas mes décisions uniquement sur elle, mais elle fait partie de mon processus. Je m’informe, j’apprends, je pose des questions, je fais des listes, je sonde mon intuition, PUIS je prends une décision.
Je réalise donc que quand mon égo prend plus d’espace, mon intuition, elle, se fait plus petite. Et des mauvaises moins bonnes décisions peuvent survenir.
Exemple #1: dire oui à un ou plusieurs projets supplémentaires quand mon load est déjà élevé pour « bien paraitre », pour être appréciée ou valorisée si ces projets se déroulent bien. Ou parce que « je suis efficace/performante dans ce type de tâche » ou que « je suis la seule qui peut mener à bien ce type de mandat ». Red flag de mon intuition : c’est trop, tu vas t’épuiser, vivre du stress ou de l’anxiété si tu ne mets pas tes limites.
Exemple #2: accepter un poste qui est vraiment bien rémunéré, avec un titre qui flash, une promesse de « jouer un rôle majeur/central/indispensable » dans l’organisation. Red flag de mon intuition : ces critères ne font pas partie de tes valeurs, ça ne sera pas durable à long terme, ce sera une prison dorée.
Exemple #3: me porter volontaire pour un mandat plus challengeant/stressant parce que c’est important pour l’entreprise, parce que je suis « bonne là-dedans », parce qu’on « me voit bien dans ce type de rôle », parce que je vais pouvoir me démarquer et amener ma carrière à un autre niveau. Red flag de mon intuition : tu cherches plus d’équilibre, de flexibilité, moins de stress dans ton quotidien, ce n’est pas aligné avec tes valeurs/besoins.
Mon nouveau mantra: « to be in the top 10 »! 🏅
Dans mon cas, mon égo me bullsh*t souvent. Et loin de moi l’idée de dire que les raisons évoquées plus haut pour accepter un mandat/un poste ne sont pas valables ou légitimes. Je dis simplement que dans mon cas, selon mes valeurs et mes besoins, ces raisons ne sont pas alignées et proviennent de mon égo. C’est donc différent pour chacun et cela nous affecte de différentes façons. Je me suis fait cette réflexion récemment; mes décisions basées sur l’égo m’ont moins bien servie que celles prises en me fiant à mes recherches et à mon intuition.
Je ne veux pas prendre ma carrière et mes compétences pour acquis et je suis encore loin d’avoir 30-40 ans d’expérience sur le marché. J’ai donc encore des preuves à faire et beaucoup à apprendre. Et de constater que mon égo a été présent dans plusieurs décisions, bien malgré moi, a été effectivement un peu dure à (m’) avouer au départ (ça fait mal à l’égo et ça ne me fait pas bien paraitre 🙄). Mais je pense que ce sera fort utile à l’avenir! Me questionner sur les raisons d’un choix à faire, revenir à mes valeurs et besoins de base, consulter mon intuition, et seulement après cela, prendre une décision.
J’aurai encore besoin de me sentir utile et valorisée au travail, mais je ne ressens plus le besoin d’être la meilleure ou de me démarquer outre mesure.
Pour citer ma prof d’anglais, je suis maintenant très heureuse et à l’aise « to be in the top 10 »!
Avez-vous déjà pris des décisions pour satisfaire votre égo plutôt que de suivre votre intuition ou vos valeurs?
Sentez-vous encore le besoin d’être #1 ou le «top 10 team» vous fait aussi de l’œil? 👀💪
[1] https://fr.wikipedia.org/wiki/Ego